top of page

Le déclin des bars lesbiens ?


Curieuses de recueillir vos avis, nous avons publié récemment sur notre Facebook le statut suivant :

"Réflexion du jour : Les bars lesbiens ferment tous les uns après les autres, on s'est fait la réflexion à Paris, à Lyon et à Nice, mais ça, c'était avant d'aller voir à Londres où c'est strictement la même chose… Alors, on s'est dit : tiens on va aller voir à Barcelone ! Même constat … Les lieux de convivialité et de rencontres pour lesbiennes sont en voie de disparition alors on voudrait vous poser deux questions :

1) Est-ce que cela vous dérange ? (oui ou non)

2) Quelle explication donneriez-vous au phénomène ? (on veut VOTRE point de vue, pas une théorie que vous auriez lue de ci de là sur le net ;))"

Les réponses ont fusé, largement au delà de nos espérances, avec des interventions-clés, notamment de la part de certaines organisatrices ou gérantes d'établissement. Il est temps de dresser un premier bilan de ce débat afin de comprendre les causes probables de la disparation des bars lesbiens mais aussi d'identifier les besoins d'une communauté aussi diversifiée et difficile à satisfaire. Nous avons compilé vos réponses et voici ce qu'il en ressort : 1) Est-ce que la disparition des bars lesbiens vous dérange ?

NON car :

- "Peut-être qu'il est temps de cesser le clivage et s'afficher simplement ?"

- "Pourquoi faire des bars de lesbiennes ? Les lesbiennes ne sont-elles pas des êtres humains ?"

- "Cessons de classer les établissements par catégorie, car en divisant c'est mort, on divise les recettes... "bar lesbiens", "gays", "hétéros", "noirs", "arabes", "indiens", "martiens", "jambon", "salami"...... mélangeons-nous aux autres merde, parlons nous, trinquons, oublions nos différences !!!"

- "Ca ne m'étonne pas et ça ne me dérange pas que les bars pour filles ferment !!! De toute façon, ça n'a jamais été convivial !"

OUI car :

- "Je trouve aberrant que ces bars ferment"

- "Que les bars lesbiens ferment oui c'est dérangeant, ils ne sont déjà pas nombreux...certaines jeunes peuvent y faire leurs armes, vivre enfin leur homosexualité, pour d'autres c'est juste une façon de faire connaissance ou encore de faire de superbes rencontres très amicales ou plus"

- "Je regrette la fermeture du Kats"

- "Le bar lesbien doit exister, c'est une étape importante du coming out, et un lieu de drague éventuel pour celles qui le veulent, histoire de compléter les sites de rencontre, mais aussi de créer un univers cocooning sympa".

- "Je viens de passer 3 mois à San Francisco et idem...même à SF!!!...c'est désolant..."

- "Je pense que c'est bien dommage..."

- "Je trouve ça dommage, le net c'est tellement artificiel. Quoi de mieux qu'un bel échange de regard et un sourire ?"

- "Oui ça me dérange que les bars lesbiens disparaissent"

- "Oui ça me pose problème."

- "Il faut continuer à faire de la pub et encourager les patronnes de bar".

- "Une seule solution, sortons !"

- "Les bars militants, queer et ouverts à tous/toutes restent en vie et c'est une très bonne chose"

2) Explications possibles à ce phénomène :

L'évolution de la clientèle :

- "c'est un phénomène de société" / "la clientèle change"

- "les lesbiennes ne sont pas festives"

- "les filles jeunes vivent une sexualité plutôt bi et sans complexe et ne vont pas forcément toujours dans les mêmes endroits".

- "il y a toujours un truc qui ne leur convient pas (la musique, le bar etc....) ou bien c'est la personne qui organise ou encore le lieu".

- "quand certaines font un effort d'organisation, peu se déplacent"

- "beaucoup n'assument pas leur lesbianisme d'où quelques sorties le soir mais jamais la journée"

- "les lesbiennes préfèrent rester sous leur couette avec un chat et l'intégrale de The L Word"

- "elles n'ont pas les mêmes goûts en matière de musique, loisir"

- "les filles sortent dans le milieu quand elles sont célib, dès qu'elles sont accompagnées elles ne sortent plus que dans les soirées hétéro"

- "les filles ne sortent pas assez et ne relaient pas assez les infos des bons plans. Pourtant elles sont les premières à remarquer qu'il n'y a pas grand chose mais c'est le public qui fait la pérennité d'un endroit".

- "Il y a un côté «affect» chez les nanas qui reste insupportable : on sort pas dans telle soirée car on aime pas l'organisatrice, par exemple...C'est stupide et ça prouve un manque de maturité et de discernement évident!"

- "les lesbiennes sont assez critiques"

- "C'est très certainement un phénomène sociétal plutôt aujourd'hui... Les filles ne sortent pas de la même façon aujourd'hui, qu'elle ne le faisait il y a 10 ans. Elles ont besoin de se voir et d'être vues..."

- "le problème de l'âge que beaucoup de personnes que je côtoie ressentent aussi. En effet, beaucoup de lieux sont destinés à un public jeune dans lesquels personne ne se sent à sa place et de par ce fait, certaines, comme ma compagne et moi, partons à des centaines de kilomètres pour nous retrouver."

- les femmes sortent beaucoup moins et encore moins lorsqu'elles sont en couple que les hommes. D'ailleurs il y a beaucoup plus d'endroits gays".

L'impact des réseaux sociaux et d'internet :

- "les lesbiennes ne draguent pas de la même façon que les gays, elles sont plus sur les sites internet, réseaux sociaux ou lieux neutres"

- "les filles osent plus facilement derrière un écran, via Gayvox ou autre, plutôt que face à face".

- "la dictature d'internet est passée par là"

- "les réseaux sociaux prennent la relève comme "lieu" de rencontre possible"

L'ambiance des établissements : - "le cercle est restreint"

- "les lesbiennes ne sont guère ouvertes et aimables et c'est fort dommage et moi c'est ce qui me fout le stress quand je rentre dans un bar"

- "les riverains ont fermé un lieu (le Pulp) qui a vu naître une génération créative"

- "certains individus profitent de ces lieux pour y faire n'importe quoi, être plus qu'exubérants et donc donnent une mauvaise image et notoriété au lieu, ce qui fait qu'il ferme"

- "rares sont les bars lesbiens qui innovent pour se faire connaître".

- "les bars trop petits ou confinés"

- "les soirées trop trash"

- "les bars lesbiens manquent parfois d'un peu de charme"

- "pour le confort, il y a des progrès à faire"

- "dans les bars actuels, la convivialité et la bonne humeur ne sont pas toujours au rdv. Il y a aussi la fréquentation !! Où trouver un bar où il n'y a pas que des mineurs ou des toutes jeunes ? Enfin pour ma part,célibataire, je me suis remise à sortir depuis peu et aller dans un bar lesbien seule en espérant faire une rencontre est très compliqué"

- "Vas y seule, tu verras que personne ne vient te parler"

- "des lieux peut-être pas adaptés aux besoins actuels des lesbiennes"

La concurrence entre les soirées existantes :

- "si tu as plus de deux soirées lesbiennes, il y en a toujours une pour tenter de siphonner l'autre. Quelqu'unes tentent la médiation, l'union....en vain"

- "Les partenariats sont compliqués car on n'a pas forcément les mêmes envies, les mêmes intérêts et la meme facon de travailler."

Les raisons économiques :

- "le train de vie de la lesbienne lambda n'est pas le même que celui des gays"

- "les raisons économiques"

- "c'est la crise"

- "la crise économique touche beaucoup plus les femmes que les hommes"

- "les restaurateurs et patrons de bars sont surtaxés"

- "la segmentation au niveau goûts/ niveaux socio-culturels étant grande, cela amenuise forcément le chiffre d'affaire".

Et si on parlait de votre bar idéal ....

- "des soirées plus conviviales, à thème (ex : salsa...)

- "de VRAIES soirées filles" (sans investir un bar où la majorité de la clientèle restera hétéro).

- un bar "militant et ouvert à tous/toutes" (queer, FTM, MTF)

- "un bar avec une vraie terrasse extérieure"

- "des canapés des fauteuils de belles tentures des limières tamisées de bon jazz rock reggae"

- "avec des bouquins sur les étagères et des jeux de société dans les tiroirs émoticône smile . Un lieu convivial. Où passeraient les voix de Billie holiday et de janis joplin , des doors et de chet baker...beaucoup de douceur... bref un lieu dont on a pas envie de partir. Et où l on a hâte de revenir."

- "un bar lesbien avec de vraies lesbiennes aux sourires enjôleurs, de la bonne sic pour adoucir nos meurs, un bon cocktail en bouche, un accueil chaleureux et "aimons nous vivantes" gravé dans un mur entaillé."

- "Il ne suffit pas de savoir qu'il existe des bars ou des soirees il faut y aller pour que cela perdure. Et surtout en parler, relayer, échanger. Ce n'est pas plus compliqué que cela."

- "Pourquoi pas des soirées thématiques pour la musique ?"

- "le prochain bar qui ouvre et qui me fait un café gourmand , je serais là"

- "Je rêve d'un bar un peu cosy, en bois, avec des canapés, des plantes, intimiste pas trop petit pour ne pas être coincées les unes contre les autres avec de la bonne musique pas trop forte et où l'on pourrait venir seule sans stress et facile d'accès. Et surtout où la bonne humeur et la convivialité seraient les maîtres mots du lieu."

Un énorme merci à toutes celles qui ont répondu, commenté, liké et fait avancer ce débat !

Vous reconnaissez-vous dans ces témoignages ? Dîtes-nous tout !

Pour aller plus loin, un débat sur ce thème est prévu dimanche à la Gaité Lyrique à partir de 15 h > https://gaite-lyrique.net/barbieturix

  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
bottom of page